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infirmier agressé aux urgences de l'hôpital de la conception à Marseille

Un infirmier des urgences agressé

Cela n’a échappé à personne, cette histoire de l’infirmier des urgences l’hôpital de La Conception de Marseille se faisant agresser par arme blanche au cours de son service.

Infirmer agressé aux urgences de Marseille

L’histoire est simple tellement c’est une impression de faire face à une histoire banale de notre quotidien, pourtant un fait divers à raconter pour les autres… Mais eux, n’ont encore rien vu de notre métier. Rapidement : Une rixe opposée plusieurs jeunes à un autre jeune, ces mêmes jeunes viennent se faire soigner, après tout elles aussi ont le droit de se faire soigner gratuitement on est en démocratie. Sauf que ces jeunes jugeant un temps d’attente surement longue et le toupet qu’aura l’infirmier a demandé les papiers d’identité (procédure courante pour pouvoir enregistrer un patient), provoquera alors une altercation qui, courageusement, fera sortir une arme blanche et ira trancher le bras de l’infirmier. Bienvenue sur une réalité du terrain grandissante. L’agression aurait pu être pire mais c’est aussi l’impact psychologique qui est présente, l’infirmier recevra 10 jours d’arrêt de travail.

Depuis l’infirmier a porté plainte, un agent de sécurité fait son apparition dans le service des urgences (comme toujours, on demande longtemps et les instances attendent l’accident pour enfin nous accorder ce qui a été demander. Surement qu’il n’est pas utile de nous faire confiance).

Merci à toi infirmier de t’être pris ce coup de couteau faisant réagir la classe politique, d’avoir bombé le torse pour montrer à tous les autres soignants cachés qui se font taper et insulter chaque jour partout en France dans les différentes urgences, prépares-toi à avoir ta statue érigée faisant finalement oublier toute cette affaire. (J’espère que vous lirez cette phrase dans le ton et le degré approprié…)

Élargissons le débat et notons également que pour l’année 2012, ce sont plus de 11 000 signalements d’atteintes aux biens et aux personnes qui ont été recensés dans 352 établissements de santé sur l’ensemble du territoire. 11 000… Et le chiffre augmente d’année en année, aussi parce qu’on réalise plus de signalement qu’avant et que pour 2012 l’APHP rentre dans ces statistiques. Tiens et vous voulez connaître la répartition des services dans ces chiffres ? Cadeau.

La nature des agressions

Bon, par contre une petite remise de contexte s’impose. Je parle là des natures des violences, car certes une agression par arme blanche est grave et choquante mais cela ne représente que 1% des cas rencontrés… Se faire juste taper sur la gueule ne doit pas non plus rester impunis. Les agressions sont répertoriées en 4 catégories : le niveau 4 est le plus grave et représente la violence avec armes pouvant aller jusqu’au crime, c’est notre cas ici présent et ne représente que 1%. Vient ensuite le niveau 3 qui est la violence physique en elle-même et qui représente tout de même 51% des violences recensées… Soit près de 7 000 soignants à s’être mis dans la peau d’un punching-ball (surement pour se détendre un peu) sur une année. Par la suite, c’est le niveau 2 qui représente les menaces d’atteinte à l’intégrité physique avec 20% et enfin le niveau 1 avec la violence verbale qui atteint tout de même 28% (D’ailleurs vous pouvez consulter un article sur mon blog sur une violence verbale dont j’avais été victime).

Où se faire taper ?

La cartographie des violences est plutôt variée. Sans surprise on trouve l’Ile-de-France en première position et les îles font toujours bon vivre. Bon et parce qu’il y a beaucoup de régions, je ne vais pas tous les lister alors voici un petit tableau récapitulatif.

Et ta une solution ?

Bon et après ? Quelle est finalement la solution face à tout ceci ? Si je prends les urgences, faut-il la présence de la police 24h sur 24 ? Cela pourrait soulager le personnel qui se sentira en sécurité mais cela pourra aussi exciter davantage les personnes violentes et ceux alcoolisés qui verront dès lors l’uniforme qui aura un effet de diable de Tasmanie sur eux.

Ou fermer d’avantage les urgences ? Réaliser des sas de sécurité ? Mettre des caméras de surveillance partout ou avoir le collier magique qui, quand t’appuie sur le bouton, alerte la police rapidement ? Je ne sais pas personnellement, mais en tout cas il faut une solution. Les agents de sécurité ne sont pas la réponse à cela et j’en ai de plus une mauvaise expérience lorsque j’étais aux urgences, qu’on les appelés et qu’on les voyait débarquer 30 bonnes minutes après.

Ne les oublions pas…

Alors ne nous oublier pas, ne les oublions pas. Heureusement qu’on a un métier passionnant et qu’on aime pour accepter tout ceci. À tous les collègues de France et navare, je vous rend hommage. Privé, public ou libérale, malgré les insultes et les menaces, je pense à vous.

A propos de Thibault Deschamps

Infirmier 2.0 - Je partage tout et rien mais cela n'engage que moi. Note: Article rédigé en collaboration avec l'entreprise citée

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2 commentaires

  1. C’est vrai que, comme tu le dis, ce genre d’accident arrive régulièrement… Mais là, on se sait pas pourquoi, cela a vraiment fait réagir… et c’est tant mieux 🙂 En espérant que des solutions seront apportées à ce problème qui gâche vraiment ce métier passionnant, et avant tout tourné vers autrui.

    Après personnellement je doute que la présence policière soit une bonne solution… certes cela en rassurait certain, en agacerait d’autre. Mais avant tout je pense que l’hôpital doit rester l’hôpital, et que les forces de l’ordre n’y sont pas vraiment à leur place. En revanche accroître la sécurité et la vidéosurveillance me paraît plus que nécessaire, en particulier dans les régions les plus touchées.

  2. J’ai rigolé quand on m’a sorti : « On a faire comme dans urgences ! Ils ont un sas avec une porte et tout et on voit des policiers à l’entrée ! ».

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